Un abri hors du monde

Etre seul de temps en temps, voilà, c'est ce que je cherche... La forêt me parait être un bonne endroit, de bonne taille, et tempérée. Au préalable, j'avais demandé l'autorisation de construire un abri, ou une cabane dans la forêt, et quand celle-ci me fut accordée, j'ai commencé à le faire.
Des grands arbres ornent mon abri. Même s'il pleut, on se sent bien, parfois il y a des fuites minimes... Mais ce n'est qu'un détail. J'ai besoin de cet endroit pour en quelque sorte méditer et contrôler la faim naturelle du vampire.
A un moment, je suis tiré de ma concentration par des élèves qui jouaient non loin, des humains comme les autres, surement des élèves du Central... Ils se sont approchés non loin de mon abris dans les bois, peut être pour jouer. Je me suis caché à ce moment dans un tronc creux et plutot large. Ils ont commencés, peu après à regarder et à fouiller ma demeure de fortune, je les ai entendu dire:

_"Prends tout les trucs qui ont de la valeur Taïjiro !
_Attends, on est peut être pas seul, je me sens observé, pas toi ?
_Conneries ! Choppe la bague là bas, et on se tire !"

Je n'ai pas pu aller plus loin, je suis sorti en trombe du tronc, les gamins surpris, ont tout lâché et coururent. Ils ont hurlé comme des fillettes ayant vu un spectre, il est vrai que mon teint était plus clair depuis que j'étais un immortel. La faim a commencé à se faire sentir... Plus aucun choix, je devais mordre...
Les mioches ont couru mais je les ai rattrapé sans mal, avant la sorti de la forêt, surement des premières années. J'ai mordu, et ceux- ci, sont devenus aussi blanc que du marbre. Deux humains ajoutés sur ma liste, le compte commence à devenir lourd... Quelqu'un finira par les chercher.

Le coin se calma, on dirait que les recherches était avortée. Enfin seul, je pouvais repenser à ma jeunesse si je puis dire...

Un bruit retint cependant mon attention, comme un craquement, surement une bestiole, je sors voir quand même. Pfff... un renard, quelle chose insignifiante. Bref. Je me remémorais cette bataille contre les anglais où mes frères tombèrent. Pour mieux y arriver, je reproduisais exactement les gestes.

Estoc à droite avec hache, ennemi de faible carrure, mort. Parer à gauche avec écusson, coup efficace paré, reprise de la hache, enfoncer dans le flanc gauche de l'ennemi cette fois plus massif. Blessé, mais pas mort, archer à 20 mètres, tenter d'esquiver. La flèche touche, je me relève malgré la douleur au ventre. Piquier trop confiant use d'une simple estoc, casse la lance avec la hache, assomme avec le bouclier. Cavalier sur le flanc droit, un camarde tombe et u...

L'animal attendait assis et me fixait. Ce fut assez déstabilisant... Ma foi, celui-ci était sans importance. Mais rien à faire, je ne pouvais me reconcentrer, il avait un regard, comme un de ceux que j'avais déjà vu. je m'approcha, il s'enfuit. Je me mis en quête de le rattraper, laissant tout sur le sol.

Une course, dans les bois, contre une chose agile est peine perdue, mais ce regard... Ce... restait gravé dans mon âme... ça ne pouvait pas être une coincidence, je... Bon sang où avais-je pu voir ce regard ? Je continuais mon chemin, courant à travers une foret dont les arbres ne ressemblait pas à ceux de mon enfance, en direction d'une chose plus vive et agile... Mais j'avais ce qu'elle n'avait, une force de caractère et de persistance inébranlable !
Après 500 mètres de course, l'animal s'assoma. Net contre un arbre, le résultat fut sans appel. Je le ramenais histoire de voir comment il se comporterait en ma présence.

En retournant dans mon petit coin de paradis, je vis que je devais sans doute remettre un peu d'ordre, tout ce que je possédais, se trouvait au sol, ou en vrac sur une chaise. C'était quelque peu genant pour accueillir une bestiole de compagnie. Mais en regardant cela, je ne pus qu'esquisser un sourire, me faisant repenser au pillage de mon passé.
J'attachais le petit animal à la cabane et ses imposantes buches, pour éviter que celui ci ne fuit alors qu'il avait le cerveau en bouilli et un comportement plus très cohérent.

Le lendemain, après que je sois allé en cours, je repartis le voir, celui-ci était endormit, sans doute suite au coup violent qu'un arbre pourtant immobile lui avait assainé. Je déposai de la nourriture puis je repartis me coucher dans ma chambre au manoir.

Ce fut le week end, et certaines personnes du lycée, commencèrent à se promener dans les bois, seulement moi qui cherchait tranquillité et repos, cela était genant. En plus cela faisait une bonne semaine que je n'avais pas chassé... Un cou devrait suffire. Des élèves se baladait dans les bois près de chez moi... J'attendais qu'un des marmots ralentissait pour passer à l'action. Je m'approchais, l'un d'eux s'était arrêté pour se reposer un peu à l'ombre du bois. Le seul petit bémol, fut que celui-ci fut armé d'un sabre, sans doute un élève d'un club de kendo. Il m'entendit arrivé et sa réaction fut sans appel, l'attaque.

Un combat commençait... Il dégainait, une attaque en tranche se faisait prévoir, je dégainais à mon tour et parait avec ma fidèle épée. Les coups s'enchainaient, le gamin était bon escrimeur, je commençais à avoir un peu de mal à suivre, sans doute à cause de la faim, ou de la fatigue, j'entamais la partie finale. Alors que celui-ci tenta une estoc, je me glissais à sa gauche, laissant sa main sans défense... *shhack* La main tomba à terre coupée nette. J'allais enfin me nourrir, la soif du vampire était étanchée.

Et je retournais tranquillement chez moi pour voir mon petit animal. Seulement, ce que je n'avais pas vu, c'est que quelqu'un avait assisté au combat...

Un mois plus tard.

Alors que je me promenais après la fin des cours, je sentais une présence. Assez loin de moi, mais cette chose ou cette personne me suivait. J'accélérais le pas, pour voir si celle-ci suivrait. Mais de part cette manoeuvre, on dirait que je l'avais semé.
Les jours suivirent, et au fur et à mesure, je commençais à apercevoir une ombre, percevoir des bruits de pas, des murmures. Cela devenait inquiétant.

Un matin de fin de semaine, je quittais le manoir pour me rendre à l'abri qui devenait de plus en plus grand et qui comptait même un atelier rudimentaire, cela me permettait de me défouler. Sur le chemin, une personne immobile semblait m'attendre. Je m'approchais... Elle aussi. Un lourd capuchon masquait ses cheveux et son visage.

Une voix grave sortait de sa bouche.
_"Je sais ce que tu as fait..." dit il (je supposais à ce moment que ce soit un homme)
_Mmmh et ? Que vas tu faire, me dénoncer peut être ? répondis-je la main sur le pommeau de mon épée.
_Hahaha ! Peut être ! Sauf si tu me rendais un petit service !

(Suite prochainement)